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Su-asti-Gil

Peuples, symboles, croyances, rituels, animisme, ethnologie, chamans, tatouages, ancêtres, sagesse tournant autour du Svastika.

Les Sakuddei (1)

 

Les Sakuddeï

-Les hommes-fleurs-

L’autre jour, je suis tombé sur un reportage réalisé en Indonésie, dans l’archipel de Mentawaï à l’ouest de Sumatra : l’île de Siberut

 

Ce reportage montrait le clan des Simatalu (sous-groupe des Sakuddeï), communauté animiste vivant en parfaite harmonie avec son environnement forestier. Population isolée du monde extérieur, elle a gardée son mode de vie archaïque.

Le reportage montre la période de préparation des festivités pour l’occupation d'une nouvelle maison récemment construite. Cérémonies organisées par des chamans qui demandent aux esprits et aux ancêtres d'accepter cette nouvelle construction afin que les nouveaux occupants puissent habiter dans une demeure en parfaite symbiose avec les lois naturelles et surnaturelles.

Je fus fasciné par la beauté et pureté de leur mode de vie, de ce lien entre nature et culture.

Lien si fragile, amené à disparaître sous la pression des autorités indonésiennes.

Le terme Sakuddeï signifie « ceux qui ont fui ». On les appelle aussi les "hommes-fleurs"

 


Voici quelques phrases issues du texte dit en "voix off" qui accompagnait ce documentaire, qui résume bien leur mode de pensée :

 

« Le peuple des Simatalu sont convaincus que les esprits qui habitent leur corps sont souvent tentés de retourner dans la forêt. Si un Simatalu se comporte mal, les esprits peuvent l’abandonner et il mourra. »

 



« Pour éloigner toute menace de maladie et de mort les Simatalu ont conclu avec leur environnement un pacte qui les engagent à respecter les lois de la nature autant que les lois des hommes. Ceci se concrétise dans la manière de s’entendre avec les ancêtres et les esprits de la forêt. »



   
Photographie: Luc BRAET

« Le chaman, intermédiaire entre les mondes visibles et invisibles, a la connaissance des plantes médicinales et la faculté de parler aux esprits des ancêtres. Cela lui confère un rôle de premier plan dans sa communauté. »

La fonction de chamane se transmet généralement de père en fils après une longue période d’apprentissage consacré à la connaissance du pouvoir guérisseur des plantes de la forêt et aux façons d’invoquer les esprits.


Photographie: Luc BRAET

 

« Sur cette île de Siberut, la survie de la communauté ne se résume pas à un simple rapport entre les ressources disponibles et les besoins. Elle est également tributaire d’un équilibre subtil entre le monde matériel et le monde surnaturel. Toutes les choses, même les plus petites, possèdent un esprit avec lequel il faut rester en bon terme, sans quoi on risque d’attirer sur soi la maladie et la mort. »


    Photographie: Luc BRAET

« Dans les relations complexes entre esprits et humains, les âmes des ancêtres jouent le rôle d’intercesseurs. »

 

Photographie: Luc BRAET

   
« Dans tous leurs actes, les Simatalu veillent, par-dessus tout, à garder de bonnes relations avec les esprits. »

« Les Simatalu croient que si les esprits s’ennuient dans le corps qui les héberge, ou si la personne mène une vie qui ne leur convient pas, ils la quitteront. Si l’on travaille trop dur ou trop longtemps sans repos ni festivité, les esprits abandonnent leur enveloppe charnelle et s’en vont, parfois pour toujours, attirant sur elle la maladie et la mort.»


« 
C’est pour cela que les Simatalu portent des tatouages, des bijoux raffinés et se coiffent de fleurs et feuilles, afin de rendre leur corps attrayant pour les esprits qu’ils enferment. »

 Photographie: Luc BRAET

« Les Simatalus croient que les maladies arrivent quand les esprits, attirés par le monde paradisiaque des ancêtres, se retirent d’un corps.

Le chaman prépare donc le corps du patient malade pour le retour de l’esprit, en lui administrant un remède à base de feuilles et de racines. Par ses incantations, il demande à l’esprit de revenir du séjour des ancêtres pour mettre fin aux souffrances du patient. »

 

« Tuer un animal peut provoquer la colère des esprits qui sont dans celui-ci, et entraîner leur vengeance. Des précautions particulières doivent être entreprise : le chamane prononce des incantations à l’adresse de l’animal qu’il s’apprête à sacrifier. Il demande aux esprits de l’animal de transmettre pour eux des messages vers le monde invisible. Il demande pardon aux animaux, et prie pour qu’on leur permette de faire de bonnes chasses »


Lignes tirées de l’émission:
« les secrets des tribus : l’île des hommes-fleurs » (France 5)


Les photos montrent des Sakuddeï mais ne sont pas ceux du reportage.

 (Ph. 2, 3, 4, 5 et 8: Luc BRAET)

 

sites: http://www.infosdelaplanete.org/5342/l-ile-des-hommes-fleurs.html?L=EN

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mentawai_(peuple)

http://www.wonderful-art.fr/le-tatouage-rituel/

http://www.nativeplanet.org/fr/indigenous/cultures/indonesia/mentawai/mentawai.shtml

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L
<br /> <br /> C'est bien dêtre passionné d'ethnologie, croyances, ... mais les photos 2, 3, 4, 5, 8 m'appartiennent...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
G
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Souhaitez-vous que je les retire, ou bien que je les laisse en mentionnant vos références, avec adresse de votre site ou blog<br /> ?<br /> <br /> <br /> Merci de m’avoir prévenu pour ce manque de reconnaissance pour l’auteur que vous êtes.<br /> <br /> <br /> Bonne journée<br /> <br /> <br /> Gil<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> mon adresse mail pour me répondre: fevregil@orange.fr<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> C'est marrant, ça me rappelle la "philosophie" Kogis.<br /> C'est amusant qu'un esprit puisse s'ennuyer, qu'il faille s'amuser pour le satisfaire!<br /> <br /> <br />
Répondre
G
<br /> <br /> Hello Barbara,<br /> Je ne connais pas bien la culture Kogis, mais en survolant quelques articles sur la toile, j'ai vu qu'ils ont une philosophie animiste. C'est un lien très fort avec la Terre-Mère qu'ils ont su<br /> préserver jusqu'à aujourd'hui.<br /> En leur expropriant leurs terres, on les coupe de leurs liens vitaux. Mais je pense que justement les "voleurs" de territoires en ont bien conscience. Quoi de mieux que de couper les racines<br /> d'une plante pour la voir flétrir et mourir.<br /> <br /> <br /> Et comme tu l’as mentionné dans ton article, en leur redonnant leur terre, on leur permet de se retrouver, se<br /> ressourcer et de pouvoir croître à nouveau.<br /> belle journée<br /> <br /> <br /> <br />